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    A Paris je me suis rendu compte qu'il y avait autant de « très bon » que de « très passable » niveau gastronomie ; j'ai dîné aujourd'hui pour 15€ dans un restaurant mauricien, une formule plat+dessert à 13€ et un « pain » sous forme de galette faite maison. C'est sûrement le repas et le resto le pire que j'ai pu faire tant dans le service que dans la qualité du plat. Je me demandai souvent en passant devant ce resto pour quelle raison il n'y avait pas beaucoup de monde vu de dehors, maintenant je sais, j'ai juste oublié une chose essentielle et pourtant logique : un établissement où la cuisine est bonne est un restaurant toujours bondé. Je m'assied donc dans une salle de restaurant vide à part un couple et une tablée de 5 personnes habituée et j'observe ainsi le manège qui se propose à moi. La serveuse qui n'est autre que la patronne (son époux est en cuisine) n'a aucune notion élémentaire de service, ni d'amabilité, d'accueil ou de sourire.

     

    Je reçois mon plat « poulet rougail avec riz parfumé » de l'émincé de poulet (6 morceaux ridicules, je les aient comptés) noyé dans une purée de tomates aux herbes, un jus liquide comme de l'eau se réparti sur l'ensemble de l'assiette, ce qui me fais penser à du surgelé passé au micro-ondes eh oui, ils utilisent le micro-ondes et souvent apparemment, j'étais assis avec vue directe sur la cuisine. L'accompagnement, le riz en l'occurence, arrive à part (!!!) dans un petit saladier en verre (ré)chauffé au micro-ondes ; mon hallucination culinaire n'est pas finie le dessert est une « coupe exotique maison » en fait il s'agit de petit morceaux de fruits (frais ?) kiwi, pomme qui se battent en duel sur fond de yaourt à la vanille, l'affaire de deux cuillerées et j'eue finis ; pour info en dehors de la formule ce seul dessert est à 6€, honteux ! A la fin de ce repas ma curiosité me pousse -c'est le cas de le dire- à me rendre aux toilettes et pour leur défense je ne relèverai pas l'organisation autour de la logistique, la porte des water donne pile sur une pièce servant de fourre-tout congélateur/réfrigérateur ; économat, stock de boissons et j'en passe. Je vais de surprises en surprises en découvrant la suite et fin de cette expérience sordide : Un post-it sur la porte côté intérieur et extérieur « peinture fraiche », un loquet qui ferme à peine, le sol et la cuvette étonnament propres (seuls points positifs), les cloisons n'étant pas imperméables certes, on peut entendre le bruits de la cuisine sur la droite et les pas de quiquonque descend l'escalier juste au-dessus de sa tête... et j'imagine que si je les entend, eux aussi le peuvent ! Bon appétit.

     

    Je ne suis pas regardant ni n'exagère en rien de ce que j'ai pu dire ci-dessus, amateurs de cuisine des îles passez son chemin car il y a sûrement pleins d'autres adresses qui feront l'affaire, ces gens-là sont sûrement très sympa mais décrédibilisent tellement la cuisine succulente de nos compatriotes des DOM-TOM, ajouté à cela l'amateurisme et l'a-peu près dont il font preuve, je n'ai absolument rien contre la cuisine familiale sans chichi, mais là pour 15€ (près de 100 F !!!) c'est scandaleux !

     

    Restaurant « l'Ile Maurice » rue des Dames, Paris 17e

    une adresse à oublier très vite !

     

    Franck Schweitzer.


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    Empathie et rps

    Ce titre volontairement provocateur est issu de ma réflexion sur l'évolution des métiers et la « nouvelle » compétence, le nouveau savoir-être, recherché par les entreprises qui se veulent proche de leurs collaborateurs et de leurs clients : l'empathie.

    L'empathie semblait avant tout une qualité nécessaire dans les métiers de la santé et du social. Mais, elle est maintenant également recherchée dans le commerce, le management, le consulting, ….

    Peut on apprendre à avoir de l'empathie ? Selon certains oui.

     

    Qu'est-ce-que l'empathie ?

     

    L'empathie n'est plus synonyme de sympathie, comme le suggérait son origine grecque (eμπatia) qui signifiait « souffrir avec ». Elle est quelque chose de plus. Difficilement définissable, elle est décrite comme la capacité à comprendre les sentiments et les émotions d'un autre individu voire, dans un sens plus général, les états non-émotionnels, comme les croyances.

    Le petit prince

    Carl Rogers (1902-1987), psychologue humaniste américain, est peut être celui qui a le plus travaillé sur ce concept. L'aspect verbal de la situation a le plus attiré son attention. Pour lui, « l'empathie consiste à percevoir le cadre de référence interne d'une personne avec précision et avec ses composantes et significations émotionnelles de façon à les ressentir comme si l'on était cette personne, mais cependant sans jamais oublier le ‘comme si’». C'est «un processus d'entrée dans le monde perceptif d'autrui qui permet de devenir sensible à tous les mouvements des affects qui se produisent en lui». L'empathie se doit d'être neutre pour pouvoir rester à sa place et supporter les sentiments parfois violents (colère) de l'autre.

     

    Être empathique : pourquoi ? Comment ?

     

    L'empathie est revenue au goût du jour chez certains DRH qui la qualifient comme une qualité indispensable, allant jusqu'à la tester lors d’entretiens de recrutement. Elle permettrait au manager d'être plus à l'écoute de ses collaborateurs.

    Il paraît donc indispensable dans cette période de crise d'apprendre à être empathique, si nous ne possédons pas cette qualité de façon innée. Elle permettra de paraître plus humain et de décrocher à coup sûr le sésame tant recherché.

     

    Certains cabinets forment les salariés à être empathiques. Ils donnent à leurs clients des astuces verbales (l'attention à l'autre, la reformulation, la réponse-reflet) ou des astuces posturales (se tenir penché en avant, certaines mimiques faciales, des hochements de tête, ...) pour paraître empathiques.

     

    Or, l'empathie est un phénomène bien plus profond, bien plus complexe. Sa définition ne fait pas encore consensus chez les chercheurs. Ils sont pourtant d'accord sur l'aspect interactif de la relation.

     

    Où est le danger ?

     

    Certes, les managers doivent se servir de l'empathie. Mais, dans quel but ?

    Lors d'entretien (embauche, entretien annuel, entretien d'objectif, …), le collaborateur se sentira écouté, entendu par son N+1 qui pratique ce savoir – être.

    Mais, se sentir écouter, est-ce vraiment être écouté ? Est-ce suffisant de s'entendre dire : « je vous ai entendu » pour se sentir mieux et voir améliorer ses conditions de travail ?

    Derrière cette écoute empathique y aura-t-il vraiment un changement ? Le collaborateur obtiendra-t- il les moyens nécessaires à exercer ses missions et atteindre ses objectifs de plus en plus inatteignables ?

    Quelle sera sa déception s'il y a inadéquation entre le sentiment perçu et les résultats attendus ?Ne risque-t-il pas de se sentir bafoué ?

    Et du côté du manager ? Celui-ci ne ressentira-t-il pas un mal-être à faire semblant, à être en dissonance avec ses possibilités réelles ?

     

    Quand les ressources ne sont pas données pour atteindre les objectifs par la hiérarchie, une écoute empathique ne peut-elle être apparentée à une manipulation perverse, source de mal être au travail ?

     

    Et vous qu'en pensez-vous ?

     

    Marguerite Weber

     

    Conférence de Jean-Pierre Brun

     


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    La réforme du mariage pour tous marquera sans doute durablement le quinquennat de François Hollande, comme a été marqué le premier septennat de François Mitterrand par celle de l'abolition de la peine de mort en 1981. Cette réforme va nous faire basculer dans un changement de civilisation profond. Il faut espérer que comme dans l'Espagne ou le Portugal très catholique, le mariage pour tous ouvrira la porte à de nouvelles formes de solidarité et à une plus grande tolérance.

     

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    Mariage pour tous ou union républicaine

     

    La polémique autour du mariage pour tous aurait pu être évitée par un simple glissement sémantique habile. Le mot mariage revêt pour les trois grandes religions monothéistes un caractère sacré et permet la différenciation des sexes. Il aurait donc suffi de différencier les deux unions en leur donnant pour autant les mêmes droits et les mêmes devoirs. Nous aurions pu alors constater que c'est avant tout un problème de filiation qui dérange nos concitoyens. Mais, nous découvrons ainsi leur degré de tolérance. Nous aurions pu penser que 13 ans après la loi du PACS, le mariage pour tous serait passé comme une lettre à la poste. C'est omettre un aspect essentiel de la réforme : l'adoption ou la PMA (procréation médicalement assistée) qui donne accès à l'égalité pour tous les couples ayant contracté un contrat de mariage. Sans ce point d'achoppement, une simple révision de la loi sur le PACS aurait fait l'affaire. Nous assisterons donc comme le redoute les intégristes de tous bords et de toutes religions confondues à un changement de valeurs culturelles et de reconnaissance pour toute la société française. Est-ce pour autant dramatique ? Dans la Grèce antique, les pratiques homosexuelles tenaient lieu de rites d'initiation à la sexualité voulant signifier le passage à l'âge adulte. Et pourtant la Grèce fut une civilisation qui a régné sur l'Europe et le monde pendant plusieurs siècles. Elle a été également à la base des fondements de notre démocratie. Un régime qui n'a rien à envier aux différentes dictatures politiques ou religieuses qui sévissent encore de nos jours sur la planète. Durant les deux guerres mondiales, et surtout la première bon nombre d'enfants ont été éduqués par des femmes. Cela a-t-il augmenté le nombre d'homosexuels ? Il faut croire que non, et c'est peut-être le contraire qui s'est produit provoquant au retour des hommes et à la maturité de la génération suivante le baby-boom des années 50.

     

    Les systèmes de parenté suivant les siècles et les civilisations

     

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    Notre civilisation indo-européenne est fondée sur un modèle patriarcal qui donne à l'homme des droits et des devoirs envers sa femme et sa descendance. Dans d'autres parties du globe, c'est un modèle matriarcal auquel nous assistons. L'éducation et les valeurs de la société sont transmises par des femmes et l'homme est relégué au titre de simple exécutant, voire de procréateurs. Les systèmes de parenté et de mariage peuvent varier suivant les continents. On assistera à de la polygamie ou de la polyandrie. Est-ce de la décadence ? Non c'est simplement des codes de société qui évoluent à travers le temps et les situations sanitaires des peuples. L'évolution maritale de notre société va de soi, car nous avons dû faire face a une épidémie de sida et à la création de nouvelles cellules familiales : la famille monoparentale, la famille recomposée et enfin la famille homoparentale. Vaut-il mieux avoir deux parents de même sexe, qu'un seul ou pas de parents du tout. Les modèles sociétaux évoluent et le législateur doit accompagner ces mouvements afin de mieux protéger ses citoyens. Notre société est passée du mariage arrangé au mariage d'amour ! N'est-ce pas un progrès ? J'espère que l'amour sera toujours plus fort que la haine et que la tolérance deviendra la règle face à l'obscurantisme. On peut imaginer que dans les siècles à venir la femme sera légale de l'homme, et je dirais par pure provocation que l'homme pourra être assimilé à un Sex-Toys et que «faire un bébé toute seule» comme dans la chanson de Jean-Jacques Goldman sera devenue la norme.

     

    La philosophe Elisabeth Badinter dit "oui" au mariage pour tous

     

     

    Stéphane De Bona


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    Lao Tseu, Grand sage Chinois : « Il n'y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur c'est le chemin ».

     

    Le bonheur, est-il un état de fait ou une recherche permanente ?

     

    Nous avons tous un but ultime dans notre vie, c'est d'être heureux.

     

    oiseau du Bonheur

     Nous cherchons à atteindre un état de plénitude et de satisfaction, que nous nommons : « le bonheur ». Est-ce vraiment un État ou une recherche permanente d'instants particuliers? Si nous n'avons pas d'emprise sur certains faits qui font notre malheur (décès, perte d'emploi, etc…), nous pouvons en avoir sur notre degré de bonheur. Pour Sartre, « l'existence précède l'essence » et « l'enfer c'est les autres », nous sommes donc responsables de nos actes et nous pouvons agir sur ce qui nous rend heureux. L'aptitude au bonheur dépend seulement du conditionnement de notre cerveau. Nous sommes soumis chaque jour, à une multitude d'informations qui comportent plus d'aspects négatifs que positifs. Il nous suffit simplement d'inverser cela pour avoir le sentiment d'être heureux. En dehors des événements, où nous n'avons aucune prise, on peut dire que nous faisons notre propre malheur. Si nous cherchions à quantifier les actes de notre vie quotidienne qui nous rendent heureux, plutôt qu'à ne retenir que les aspects négatifs de notre journée, nous aurions tous la sensation de toucher au bonheur. On peut dire que nous avons été tous à un moment ou un autre de notre vie dans le bonheur. Lorsque par exemple, nous avons atteint un objectif fixé de longue date. Je pourrais donner pour moi, la possibilité de rentrer à l'université, alors qu'on m'avait dit que je ne pourrais même pas obtenir mon brevet des collèges. Je me souviendrai toujours, de la joie que j'ai éprouvée lorsque j'ai garé mon fauteuil dans l'allée centrale de l'amphithéâtre de l'université de Metz. Ce fut pour moi, un instant de vives émotions et de bonheur. On peut alors dire que le bonheur se prépare. Mon entrée à l'université a été un succès, mais il a été préparé de longue date avec bonheur. Le bonheur précède le succès.

     

    La méthode du bonheur par Shawn Achor

     

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    Si comme le dit Sartre, l'homme est libre car il ne dépend que de lui-même. On peut tenter de faire nôtre la méthode du psychologue Shawn Achor (ancien professeur à Harvard) qu'il décrit dans son nouveau livre1 .si vous utilisez cette méthode qu'il a baptisée « le 21 Day Challenge »,vous ne direz plus : « je serais heureux quand… mais je suis heureux ! ». Cette méthode, nous permet d'apprendre à notre cerveau à positiver car comme le dit l'auteur : « le bonheur est le fruit d'un travail, il n'est pas programmé génétiquement ». C'est donc par une approche philosophique et cognitiviste que nous pouvons nous saisir de notre propre bonheur. Vous devez simplement choisir l'un des cinq points suivants et en faire un exercice pratique durant 21 jours. Selon lui, il en résultera automatiquement une dynamique optimiste qui vous rendra heureux.

     

    1. Mettez chaque jour par écrit trois choses nouvelles pour lesquelles vous pouvez éprouver de la gratitude.

    2. Consacrez quelques minutes dans la journée à la rédaction d'une expérience positive vécue dans les dernières 24 heures.

    3. Faites de l'exercice, quoi que ce soit, pendant 10 minutes par jour ceci conduit votre cerveau à être influencé par votre comportement.

    4. Méditez pendant deux minutes en vous concentrant sur votre respiration.

    5. Dans votre travail, écrivez dès que possible le matin, un mail de remerciement ou de compliments à un membre de l'équipe qui vous entoure.

     

     

    Le management : Sens du travail, bonheur et motivation

     

     

     

    Bien sûr, c'est plus simple à exprimer qu'à réaliser mais d'après lui, vous n'en tirez que des bénéfices et au fil du temps, le paradigme de votre cerveau se transformera. Comme tout but à atteindre, le bonheur demande de la volonté et un effort pour voir le jour. Pour le bonheur, on peut penser qu'il est plus un chemin qu'un moment de plénitude éternelle.


     

    Stéphane De Bona (de bonheur et de bonne humeur)

     

    1Shawn Achor, Comment devenir un optimiste contagieux, Belfond, 2012.


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    Introduction : Pourquoi abordons-nous ce sujet ?

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    En sciences humaines, les catégories sont un outil important du chercheur. Cependant elles n'ont pas le même sens suivant les disciplines.

    Lors d'un débat, nous, une psychologue et un philosophe, avons ouvert un dialogue transdisciplinaire, en toute innocence, sur ce sujet. Nous avons entamé un échange sur la catégorisation et son intérêt. Le danger du racisme fut vite mis en avant. Nous nous sommes aperçus que la psychologie et la philosophie ne détermine pas la même chose en développant ce concept.

    Suite à une divergence d'opinion, nous avons décidé de demander à une tierce personne, « monsieur tout le monde », de nous départager. Cette personne devait ne pas avoir réfléchi à cette problématique du fait de sa profession.

    Un défi fut lancer à chacun : écrire en une page ce que nous inspirent les mots « catégorisation » et « racisme ». Aucune autre consigne ne venait diriger nos écrits.

    Il fut difficile pour chacun de se limiter à une page tant le sujet est vaste. De nombreuses directions de réflexions peuvent être prises, chacun fut libre de choisir sa voie.

     

    Nous vous transmettons ici le résultat de notre réflexion en trois articles. Il est à noter que malgré nos divergences nous sommes tous allés dans une même direction : la danger de l'amalgame et du racisme.

    Les trois auteurs sont, dans l'ordre de parution des articles :

    • Maurice Zygler, ingénieur retraité, notre « monsieur Jourdain », personne par définition neutre. Mais, il a utilisé la catégorisation dans l'utilisation des statistiques.

    • Marguerite Weber, psychologue du travail, impliquée dans la maîtrise des risques psychosociaux et qui, par sa formation, utilise de fait la catégorisation.

    • Stéphane De Bona, philosophe, qui de part son handicap, subit la catégorisation.

     

    Bonne lecture

     

    Lien possible entre racisme et catégorie

     

    La base : une définition

    Le Grand Robert de la langue française définit le racisme par le biais de trois définitions.

    La première fait appel à la théorie des races qui conclut à la nécessité de préserver la race prétendue supérieure de tout croisement et à son droit de dominer les autres.

    La seconde constate une attitude inégalitaire d'hostilité à l'égard d'un groupe ethnique ou l'ensemble des réactions qui, consciemment ou non, s'accordent avec cette attitude. A ce propos, il est bon de préciser qu'une ethnie est un ensemble d'individus que rapprochent un certain nombre de caractères de civilisation, notamment la communauté de langue et de culture, alors que la race dépend de caractères anatomiques.

    La troisième correspond à l'utilisation figurée du langage populaire, à savoir l'hostilité violente contre un groupe social, qu'il s'agisse du racisme anti-jeunes, de celui envers les intellectuels ou celui envers les femmes.

     

    Catégorie et classement

     

    Le même dictionnaire précise que la catégorisation consiste dans le classement par catégories, notamment en linguistique et en psychologie sociale. Cette définition étant insuffisamment précise pour le sujet abordé, il faut entrer dans la définition de la catégorie.

    Si je reviens toujours vers le dictionnaire cité précédemment, il y a autant de définitions du mot « catégorie » qu'il y a de domaines dans lesquels un classement est possible, à savoir la philosophie, les sciences, la linguistique, les mathématiques par exemple. Mais, notre propos m'amène à retenir la définition relative au classement des individus.

    Dans ce domaine, une catégorie est un ensemble de personnes ayant des caractères communs.

    Il peut s'agir d'une catégorie sociale présentant les mêmes caractéristiques sociologiques, une catégorie socio-professionnelle ou chacune des classes dans lesquelles (selon leur âge, leurs capacités ou leur poids) sont placés les sportifs.

     

    Pas de rapport, « a priori » entre racisme et catégorie

     

    A priori, il n'y a pas de rapport direct entre le racisme qui est une situation d'hostilité et la catégorisation qui est une démarche de classification.

    Mais, en s'y intéressant de plus près, le racisme s'en prend bien à une catégorie qu'il a bien fallu identifier et caractériser avant. Cette catégorisation est partagée par des groupes qui eux mêmes peuvent être catégorisées.

    Ce lien qui apparaît entre les deux termes « racisme » et « catégorisation » est concrétisée par l'expression : « Nous ne sommes pas de cette catégorie de gens qui........ ».

    Le classement pourrait être le fait de personnes qui ne sont pas forcément racistes et l'exploitation raciste du classement peut être mise en œuvre par d'autres. C'est la même situation qui consiste à utiliser le résultat d'une recherche scientifique sur le nucléaire à des fins destructives et non médicales.

     

    Ainsi, je conclurai que le racisme utilise la catégorisation pour sévir, mais que la catégorisation peut avoir des objectifs de classement pour l'analyse et la compréhension de processus.

    Par ailleurs, si le racisme nécessite de catégoriser, la catégorisation n'est pas à l'origine du racisme, tout comme le scientifique découvrant l'énergie nucléaire n'est pas à l'origine de l'esprit destructeur de ceux qui l'utilisent.

     

    Maurice Zygler, citoyen français catégorisé.

     

     

    La catégorisation, pour quoi faire ?

     

    En psychologie sociale, la catégorisation est un processus qui tend à ordonner l’environnement en terme de groupe, de personnes, d'objets, d’événements tenus pour semblables ou équivalents au sein du même groupe.

    Les chercheurs ont besoin de catégoriser pour mieux étudier les interrelations entre les individus ou entre les groupes.

     

    Qu'apporte la catégorisation à l'individu ?

     

    La catégorisation est un mécanisme automatique de l'individu. Il l'utilise pour créer son identité sociale.

    L'Homme a besoin d'appartenir à un groupe tout en se différenciant des autres groupes par une ou plusieurs caractéristiques réelles ou subjectives.

    Une personne peut appartenir à plusieurs groupes, donc à plusieurs catégorisations.

     

    Le danger de la catégorisation : le racisme

     

    Le danger de la catégorisation est le préjugé. Le préjugé est une attitude défavorable envers une personne en raison de son groupe d'appartenance, supposé ou réel.

    En psychologie, le racisme est une forme d'expression des préjugés. Le raciste perçoit d'autres individus ou d'autres groupes n'appartenant pas à son univers social habituel, comme non seulement différents mais inférieurs et dangereuses pour lui.

    Le racisme interdit la différence. Le raciste souhaite dominer, voire annihiler, tous ceux qui ne lui ressemblent pas. Il se sert de la catégorisation pour stigmatiser ses victimes.

     

    La catégorisation dans la vie de tous les jours

     

    Cependant, la catégorisation est une nécessitée pour se différencier les uns des autres pour ne pas être des copies des uns des autres.

    La catégorisation donne un droit à la différence, donc un droit à une existence propre.

    La catégorisation donne naissance à la discrimination. Celle-ci peut être vue comme négative (racisme) ou plus positivement, devenant la discrimination positive.

    Elle permet, par exemple, aux personnes ayant un handicap de se voir octroyés des conditions particulières pour les examens (aide à l'écriture, ordinateur, secrétaire, salle accessible…...).

     

    Pour conclure :

     

    Nous sommes tous des êtres différents. Connaître nos différences devrait permettre de les assimiler pour donner à tous les mêmes chances quelque soit son handicap, son origine, son genre, sa sexualité,…......

    La catégorisation n'est pas néfaste en soi, c'est l'interaction des individus en fonction de leur croyances, de leurs attitudes qui entraîne des exclusions, des violences, …........

    À l'inverse, la « non catégorisation » pourrait être assimilée au racisme, car le racisme interdit la différence.

     

    L'éducation à l'acceptation de la différence est la clé pour que la catégorisation ne donne plus naissance à des préjugés, mais à une entraide (si le besoin en est ressenti) voire à une invisibilité/indifférence de la différence.

     

    Maguerite Weber

     

     

    Les liaisons dangereuses en philosophie

     

    C'est par une simple erreur sémantique que l'humanité risque de courir à sa perte. Le langage et la raison de l'être sont des armes de destruction massive au même titre que l'énergie nucléaire si elles ne sont pas employées à bon escient en respectant leur sens premier (ou objectif attendu).

     

    Les erreurs sémantiques dangereuses.

     

    En philosophie, les catégories servent à classifier des propriétés de l'essence de l'Être. Elles n'ont d'autre but, que de nous faire mieux connaître l'homme en tant qu'Être. Les catégories doivent servir à opérer une différenciation culturelle dans l'humanité.

     

    Les mots accolés « diversité raciale » sont un non-sens appliqué à l'homme. On devrait leur préférer ceux de « différenciation culturelle ». La catégorisation puis la classification par race ne peuvent qu'appauvrir l'humanité et l’amener à son extinction par faute d'une in-adaptabilité.

     

    Pourtant, l'anthropologie du 19ème siècle a réinvesti le concept pour l'appliquer à la morphologie de l'homme. La doctrine raciste revêt un caractère pseudo scientifique à partir de la publication de Gobineau « Essai sur l'inégalité des races humaines » en 1856. C'est à ce moment précis qu'est né une erreur historique tragique. En effet, cette notion appliquée à l'homme ne peut l'entraîner que vers ses plus bas instincts.

     

    Nous devrions parler d'espèce humaine et opérer un changement sémantique profond en substituant le mot « race » par la « reconnaissance de la différenciation culturelle ».

     

    De la classification à la race.

     

    La première forme de racisme est due à une différence morphologique, qui n'a pas lieu d'être, puisque les races sont créées artificiellement par la pensée humaine. En effet, l'homme a amélioré voire créé des races pour le royaume animal, par différents processus de sélection et de croisement. Alors même que cette sélection aurait été faite, sans lui, naturellement soit par une évolution darwinienne, où la sélection naturelle aurait fait son œuvre laissant les plus forts survivre et les plus faibles s'éteindre, soit par une évolution génétique, ne laissant pas la place à la reproduction entre deux espèces voisines (exemple l'homme de Cro-Magnon et l'homme de Neandertal).

     

    La classification pour l'espèce humaine n'a ainsi aucun sens, puisque celle-ci nous aide à créer et à répertorier de nouvelles races. L'homme a procédé à cette classification pour augmenter sa puissance et domestiquer la nature. La création des races n'est rien d'autre qu'un aveu de faiblesse de l'humanité.

     

    Ce que nous appelons, « race » pour l'être humain n'est rien d'autre qu'une différentiation culturelle ou géographique. Le concept de « race » ne peut être décliné pour l'être humain. Il traduit seulement une peur de celui qui n'est pas proche de notre environnement culturel ou une peur issue d'une différence physique qui s'est produite par l'adaptation climatologique et géographique de la population vivant sur un territoire déterminé.

     

    Dans la Rome antique, on dénommait « barbare » l'homme de la cité voisine qui mettait en danger la communauté dans un but de domination et d'extension territoriale. Nous avons affaire, ici, à une deuxième forme de racisme : le racisme de domination avec absorption de la population autochtone. Ce racisme est une vision ethnocentrique de la société colonisatrice.

     

    Une troisième forme de racisme se développe dans les années 30. Le régime nazi s'est appuyé sur la différenciation culturelle produite de génération en génération pour justifier le massacre des juifs, des tziganes et des handicapés.... Ces catégories étant non assimilable, il fallait les faire disparaître par l'extermination. Le Nazisme créa à partir de ces catégories une notion de race définie par lui-même. Il souhaitait appliquer à l'homme le même procédé que pour les animaux. C'est d'ailleurs à cette époque, que la protection animale a connu son premier essor.

     

    racisme

    Ces trois formes de racisme sont issues d'une erreur sémantique : La notion de race ne concerne que le monde animal et ne peut être appliquée à l'être humain.

     

    Stéphane De Bona


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