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    Le XXe siècle a construit sa structure sur un mode de pensée binaire. Nous avons réagi aux événements en 

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    fonction des schémas hérités de la seconde guerre mondiale. L'affrontement bloc contre bloc, nous a obligés à penser d'une façon dualiste. Aujourd'hui, l'Amérique s'est affirmée aux yeux du monde comme une hyper puissance. Elle pensait que son idéologie allait dominer le monde et s'ériger en pensée universelle. Il n'en a rien été. L'Amérique sous l'ère Bush a tout simplement connu, les premières convulsions de sa crise d'adolescence. Elle devra maintenant composer avec le reste du monde.

     

     

     

    De la pensée binaire à la pensée multidimensionnelle

     

    La guerre froide a défini un mode de développement dualiste qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui. La crise financière mondiale et institutionnelle est due au fait que nous n'avons pas su instaurer de contre-pouvoirs face au capitalisme universalisé et débridé issu du modèle américain. Ce modèle érige le marché comme vertu première, qui aide l'homme à atteindre le bien-être par le développement de la société où il vit. Pourtant, nul ne peut être libre, sans un minimum d'échange et de respect envers autrui.

     

     Penser blanc ou noir est dépassé !

     

    Nous devons au minimum réfléchir en trois dimensions, mais il serait plus judicieux d'envisager les choses à l'échelle des cinq continents. Aujourd'hui, un monde multipolaire va naître et si nous ne régulons pas un minimum nos besoins, en prenant en compte l'identité et le mode de fonctionnement d'autrui, nous courons à la catastrophe.

    La pensée universelle, telle que nous la décrivons aujourd'hui, est pour moi un leurre. Je donnerai pour exemple, l'arrivée d'Internet, qui pour certains philosophes, devait nous aider à l'unification de la pensée dans le monde et faire émerger peu à peu des vérités universelles, 15 ans après la vulgarisation de ce mode d'échange, on ne peut pas dire qu'une synthèse de la pensée ait émergée. La seule chose qui soit réellement apparue, c'est que l'homme est capable de raisonnement multiple et a besoin de repères identitaires pour se sentir moins seul. La différenciation de groupe est même indispensable pour que nous nous sentions exister.

     

    Le conflit entre la communauté et la singularité

     

    nelson

    L'homme vit dans une ambivalence permanente, il souhaite vivre en société pour rompre sa solitude, mais il voudrait affirmer sa singularité, pour être reconnu en tant que sujet. Culturellement, il vit dans un espace qui lui fournit une identité à l'échelle de la nation, mais qui est trop petit pour défendre ses valeurs dans le monde. Pour avoir une chance de faire vivre la diversité culturelle, c'est donc à l'échelle continentale que nous devons nous rapporter. Nous pourrons ainsi garder nos traditions et gérer nos besoins en fonction du mode de développement que nous avons choisi. Une fois la répartition continentale clairement définie, nous pourrons donc envisager dans le respect de chacun, un mode de gouvernement mondial. Nous pourrons alors gérer nos ressources naturelles et l'équilibre de la planète en bonne intelligence. L'Humanité doit rester multiple, mais elle doit avant tout être raisonnable ! Pour terminer, je reprendrai une phrase de Nelson Mandela lors de la victoire de Barack Obama en novembre 2008 et un de ses textes.

    Nelson Mandela : « votre victoire démontre que personne ne doit avoir peur de changer le monde »

     

    Un long chemin vers la liberté

     

    « Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de son passé ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer, car l'amour naît plus naturellement dans le cœur de l'homme que son contraire. Même aux pires moments de la prison, quand mes camarades et moi étions à bout, c'est toujours aperçu une lueur d'humanité chez un des gardiens, pendant une seconde peut-être, mais cela suffisait à me rassurer et à me permettre de continuer.

    (...) C'est au cours de ces longues années solitaires que la faim de liberté pour mon peuple est devenue faim de liberté pour tous, Blancs et Noirs. Je savais parfaitement que l'oppresseur doit être libéré tout comme l'oppressé. Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, il est enfermé derrière les barreaux des préjugés et de l'étroitesse d'esprit. Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté, tout comme je ne suis pas vraiment libre si l'on me prive de ma liberté.

    L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité ».

     

    Paris 1995, Nelson Mandela.

     

     

    La liberté et la survie de l'humanité se gagnent en respectant la singularité et l'identité complémentaire de chacun.

    Si comme le dit Pascal : « Nous sommes tous embarqués », mieux vaut choisir le bateau que le côté où l'on rame. Choisir un côté, c'est tout simplement oublié une partie du monde !

    Le monde est un tout diversifié.

     

    Stéphane De Bona


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    Le problème de la transmission reste un questionnement profond pour notre société. Qu'allons-nous transmettre à nos jeunes ? Faisons-nous parti des civilisations éphémères ou laisserons-nous une trace indélébile dans les siècles à venir ? Ces deux questions sont pour l'instant sans réponse. Notre continent européen a été tellement divisé au siècle dernier, par deux systèmes, un disparu ; le communisme et l'autre à bout de course ; le capitalisme, que les générations futures auront sans doute à recréer une unité historique pour que nous ne sombrions pas dans l'oubli.

     

    Les liens culturels

     

    Que devons-nous transmettre ? Nous pouvons partir de deux constats différents : celui de René Char qui dit que nous ne « nous sommes précédés d'aucun testament » ou celui d'Hannah Arendt qui affirme que « le fil de la tradition est rompu », mais à première vue aucune de ces deux maximes ne répondent à notre question et elles paraissent même contradictoires, pourtant une fois expliquée elles peuvent nous aider à élaborer une synthèse acceptable. La maxime de René char, nous permet de nous sentir libre de nos actes et d'envisager de transformer un monde utopique en une réalité. De son côté celle d'Hannah Arendt, nous rappelle qu'il est dangereux de ne pas connaître son histoire, car l'homme est sujet à des passions ou des pulsions de mort dévastatrice. La mémoire et la transmission culturelle agisse comme des garde-fous. Dans « la crise de la culture » dont je ne donnerai un extrait plus loin, Arendt démontre qu'une tragédie comme la Shoah aurait plus être évitée si nous n'avions pas rompu avec la tradition humaniste de la Grèce antique. Elle explique également qu'il est nécessaire à chacun de connaître son histoire pour savoir mieux s'en détacher et créer. En résumé, nous avons de liens culturels pour ne pas tomber dans une déconstruction morbide, mais nous devons pratiquer l'époké (c'est-à-dire une mise entre parenthèses de notre temps) pour mieux inventer l'avenir. Il en va autrement du patrimoine économique et familial.

     

     

    Hannah_Arendt

    Biographie succincte d'Hannah Arendt

     

    Hannah Arendt (1906-1975) est né à Hanovre, elle suivit à 19 ans les cours Martin Heidegger et soutint sa thèse sur Augustin sous la direction de Jaspers. L'arrivée au pouvoir d'Hitler la réveille de son « sommeil romantique » : elle quitte l'Allemagne en 1933, puis rejoint les États-Unis en 1940. Elle obtint la nationalité américaine en 1951, année de la publication des « Origines du totalitarisme ». Elle commence alors à enseigner dans les universités les plus prestigieuses comme Princeton ou Berkeley. Elle meurt en 1975 après avoir été reconnue tardivement comme l'un des penseurs majeurs du phénomène totalitaire.

     

    Présentation de l'ouvrage

     

    La crise de la culture regroupe huit essais considérés par Hannah Arendt comme autant d'« exercices de pensée politique » visant à « découvrir les origines réelles des concepts traditionnels afin d'en extraire à nouveau l'esprit originel ». Les grands thèmes abordés par l'auteur sont la tradition philosophique, le concept d'histoire, la liberté, la vérité et l'opinion, l'éducation et la culture.

    L'un des essais intitulé « la crise de l'éducation » montre à quel point l'accueil des nouveaux venus dans un monde ancien est chose complexe et difficile. Le problème de l'éducation est en effet double : il s'agit d'adapter des individus à un monde qui existe déjà et qui a été modelé par leurs pères mais aussi de les préparer à un avenir dont ils seront eux-mêmes les acteurs. Hannah Arendt s'interroge ici sur le sens et la destination d'une éducation révolutionnaire et en conclut que le rôle de l'éducation n'est pas tant d'inspirer le changement que de donner les moyens à ceux que l'on éduque de comprendre le monde dans lequel ils vivent. C'est en cela qu'elle parle de conservatisme comme essence de l'éducation.  

     

    Extrait de « la crise de la culture »

     

    « Évitons tout malentendu : il me semble que le conservatisme, pris au sens de conservation, est l'essence même de l'éducation, qui a toujours pour tâche d'entourer et de protéger quelque chose -- l'enfant contre le monde, le monde contre l'enfant, le nouveau contre l'ancien, l'ancien contre le nouveau. Même la vaste responsabilité du monde qui est d'assumer ici implique bien sûr une attitude conservatrice. Mais cela ne vaut que dans le domaine de l'éducation, ou plus exactement dans celui des relations entre enfant et adulte, et non dans celui de la politique où tout se passe entre adultes et égaux. En politique, cette attitude conservatrice -- qui accepte le monde tel qu'il est et le lutte que pour préserver le statu quo -- ne peut mener qu'à la destruction, car le monde, dans ses grandes lignes comme dans ses moindres détails, serait irrévocablement livré à l'action destructrice du temps sans l'intervention d'êtres humains décidés à modifier le cours des choses et à créer du neuf. Les mots d'Hamlet : « Le temps est hors des gonds. Oh sort maudit que ce sois moi qui aie à le rétablir », sont plus ou moins vrai pour chaque génération, bien que depuis le début de notre siècle, ils aient acquis une plus grande valeur persuasive qu'avant.

    Au fond on n'éduque jamais que pour un monde déjà hors de ses gonds ou sur le point d'en sortir, car c'est le propre de la condition humaine que le monde soit créé par des mortels afin de leur servir de demeure pour un temps limité. Parce que ce monde est fait pour des mortels, il s'use ; et parce que ses habitants changent continuellement, il court le risque de devenir mortel comme eux. Pour préserver le monde de la mortalité de ses créateurs et de ses habitants, il faut constamment le remettre en place. Le problème est tout simplement d'éduquer une façon telle qu'une remise en place demeure effectivement possible, même si elle ne peut jamais être définitivement assurée. Notre espoir réside toujours dans l'élément de nouveauté peut chaque génération apporte avec elle ; mais si précisément parce que nous ne pouvons placer notre espoir qu'en lui que nous détruisons tout si nous essayons de canaliser cet élément nouveau pour que nous, les anciens, puissions décider de ce qui sera. C'est justement, pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l'éducation doit être conservatrice ; elle doit protéger de cette nouveauté et l'introduire comme un ferment nouveau dans un monde déjà vieux qui, si révolutionnaire que puisse être ses actes, est, du point de vue de la génération suivante, suranné et proche de la ruine ».

     

    Hannah Arendt

    Traduction essais Gallimard, 1989.

     

    Le patrimoine économique et familial

     

    Faut-il léguer le patrimoine économique et familial ? On peut se le demander, dans la mesure où l'on sait qu'en 

    René-Char

    matière économique, la première génération construit l'entreprise, la seconde la développe et la troisième la démantèle. L'héritage doit être, à mon avis, limité car ce mode de succession ne développe pas la créativité des individus une fois l'éducation terminée. On peut d'ailleurs se rendre compte que les grandes civilisations ont disparu lorsqu'elles n'avaient plus de chef sur leur garde par la succession du droit d'ainesse. En ce sens, la république est une garantie de vitalité pour une nation et un peuple.

     

    La réforme des droits de succession appliquée par notre président, Nicolas Sarkozy, ne va-t-elle pas à l'encontre de ses objectifs ? Une fois encore, on peut remarquer que l'addition du paquet fiscal et de la réforme des droits de succession n'ont pas été réfléchis pour le long terme, mais simplement pour des intérêts personnels et purement électoraux.

     

    Stéphane DE BONA

     

    Hannah Arendt (Interview à New York)

     

     

     

    Seconde partie de l'Interview

     


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    La démocratie reste le meilleur système politique connu de nos jours, mais c'est « un colosse aux pieds d'argile ». Nous vivons peut-être actuellement, une dérive despotique. La situation peut nous rappeler étrangement celle d'avant le 2 décembre 1851. Louis-Napoléon Bonaparteest élu président de la seconde république le 10 décembre 1848, il irrite profondément l'assemblée et profite de ce climat instable pour laminer toute opposition à son pouvoir. Ses gesticulations et ses accrocs à la constitution, endorment peu à peu l'assemblée. Les légalistes comme Victor Hugo, député d'alors, essaient d'avertir la population d'un coup d'état imminent, mais elle ne s'en aperçoit guère. La déstabilisation de l'assemblée et de son opposition, déjà en piteux  état, par la limitation du droit d'amendement, ne prépare-t-il pas un coup d'état, pour un nouveau petit homme ? Le plus grand danger pour la démocratie arrive souvent par la démocratie elle-même, lorsque l'électeur se reporte vers des hommes qui portent en eux des tendances extrémistes. Alexis de Tocqueville nous éclaire sur ses dérives dans « De la démocratie en Amérique ».

     

    Tocqueville

    Biographie

     

    Alexis de Tocqueville (1805-1859), il est né à Paris. Le jeune magistrat, il est chargé en 1831 d'une enquête sur le système pénitentiaire aux États-Unis. À son retour, il est écrit son ouvrage magistral et visionnaire sur le destin de la démocratie « De la démocratie en Amérique » entre 1835 et 1840. Il est élu député en 1839 puis devint ministre des affaires étrangères en 1849. Ils quittent ensuite la vie politique pour se consacrer à ses travaux sur l'Ancien Régime et la Révolution jusqu'à sa mort.

     

     

    Présentation de l'ouvrage

     

    Tocqueville publia « De la démocratie en Amérique » en 1840, au retour d'un voyage aux États-Unis avec son ami Gustave de Beaumont durant lequel il avait pour mission d'étudier le système pénitentiaire américain. La première partie de l'ouvrage est consacrée à une analyse de la vie sociale et politique américaine, à l'étude de ce peuple dans lequel les hommes sont « nés égaux au lieu de le devenir ». Dans la seconde partie, l'auteur s'interroge sur les conséquences et les effets de la marche de l'égalité qu'il voit à l'œuvre dans ce pays. Soulignant les grands avantages du régime démocratique (libertés individuelles, rôle moteur du peuple), il en montre aussi, de manière réellement visionnaire les dérives possibles. Il montre ainsi que l'uniformisation des individus, l'égoïsme et l'isolement de chacun peut mener au despotisme doux et bienveillant amené par une majorité disloquée. C'est l'une des dérives à craindre. Il est alors de la responsabilité de chaque nation que « l'égalité les conduise à la servitude ou à la liberté, aux lumières ou à la barbarie, à la prospérité ou aux misères ».

     

    Extrait choisi

     

    « Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, et comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine, quand au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie.

    Au-dessus de ceux-là s'élèvent un pouvoir immense et tutélaire, qui se chargent seul d'assurer leur jouissance est de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril ; mais il cherche au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leur succession, divise leurs héritages, ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?

    C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre ; qu'il referme l'action de la volonté dans un petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement et le berger.

     

    J'ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu'on ne l'imagine avec quelques-unes des formes extérieures de la liberté, et qui ne lui serait pas impossible de s'établir à l'ombre même de la souveraineté du peuple ».

     

    Alexis de Tocqueville

    De la démocratie en Amérique, Tome II, Parti IV, chapitre 5, Gallimard Flammarion, 1986

     

    Le pouvoir despotique contre la démocratie

     

    Le pire n'est jamais certain et aujourd'hui plus qu'en 1851, une force d'opposition construite est prête à émerger pour sauvegarder la démocratie. Cette force souhaite rénover notre démocratie et renforcer notre pacte républicain. Elle porte l'Europe dans son essence et pourra défendre les valeurs de notre continent et celle de la France, en s'appuyant sur nos institutions supranationales, pour protéger la nation française de cette dérive totalitaire : c'est le Mouvement Démocrate. Malgré tout, comme dirait Alexis de Tocqueville : « Je crois que nous nous endormons sur un volcan ».

     

    Stéphane De Bona


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    Julie Pietri

    Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie,

    Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir…

     

    (…) Si tu peux supporter d'entendre tes paroles

    Travesties par des gueux pour exciter des sots,

    Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles

    Sans mentir toi-même d'un seul mot,

    Si tu peux rester digne en étant populaire,

    Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois…

     

    (…) Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

    Et recevoir ces deux menteurs d'un même front

    Si tu peux conserver ton courage et ta tête

    Quand tous les autres les perdront,

    Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

    Seront à tout jamais tes esclaves soumis

    Et ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,

    Tu seras une femme, ma fille.

     

     

    Inspiré de Rudyard  Kipling

     

     

    Merci Papa, Julie Pietri

     

     

     Salammbô (Merci aux femmes qui nous supportent!)

    "La légendes des Madones"

     


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  • PIAF, LA POPULAIRE

    piaf

     

     
    Ce film retrace la vie mouvementée et tragique d’Edith Piaf. Son enfance miséreuse et sa vie pleine de rebondissements peuvent attirer toutes les générations confondues. Le film montre que toute personne ne doit pas oublier d’où elle vient. Notre passage sur cette terre n’est qu’éphémère et ce qui fait la grandeur de l’homme est ce qu’il laisse à la postérité, généralement issu de sa grandeur d’âme. Voici en quelques lignes le résumé d’un film à ne pas manquer. Vous vivrez une séance cinématographique pleine d’émotion et d’humanité.

     

     

    Jusqu’à sa mort, Edith Piaf a fait preuve de courage et de volonté. Elle ne vivait que pour la chanson pour laquelle elle a fait des sacrifices qui ont accéléré son usure et sa déchéance. Quel bel exemple d’acharnement pour exercer sa passion jusqu’au bout de ses forces. Elle donne, à sa façon, un exemple à suivre pour les jeunes. Quant aux parents et grands-parents, ils verront revivre à travers ce film, le vieux Paris et l’ambiance euphorique des années d’après guerre.   

     

    Edith n'est qu'une enfant quand sa mère l'abandonne pour aller tenter sa chance comme chanteuse. Recueillie par sa grand-mère paternelle, l'enfant grandit dans un bordel. Une guérison miraculeuse, qu'elle attribue à ses prières ferventes à Sainte Thérèse, lui évite la cécité. Puis elle reprend la route avec son père et commence à chanter vers dix ans. Adolescente, elle est repérée par Louis Leplée qui lance sa carrière. Soupçonnée de complicité de meurtre, Edith repart de zéro, mais le destin veille et sa carrière décolle pour de bon. Des triomphes internationaux à sa passion pour Marcel Cerdant, de sa cure de désintoxication jusqu'à sa mort à 47 ans, le destin de la Môme ne cesse de bouleverser.

     

    PIAF ETERNELLE

     

    LA MÔME s'ouvre en Amérique, en 1959, Edith Piaf a un malaise durant son tour de chant. L'évocation des souvenirs peut commencer... Olivier Dahan a choisi une construction éclatée pour évoquer la vie de la chanteuse, mélangeant à loisir les époques. Ce qui peut sembler un peu agaçant au premier chef, mais, insensiblement, plonge le spectateur dans une sorte d'état étrange : les bribes impressionnistes formant au final un tableau cohérent. LA MOME dresse le portrait intime d'une héroïne tragique. Volontiers tyrannique, irascible, Piaf se montre aussi amoureuse passionnée, elle la femme complexe et bouleversante. Marion Cotillard embrasse ce rôle avec un brio extrême. Elle est tout simplement parfaite. Difficile de résister aux scènes où elle incarne une Piaf mourante, se délestant d'un ultime et terrible secret. De plus le réalisateur évite le piège de l'illustration par les chansons, préférant en jouer dès le début du film. Certains airs sont tellement connus que les entendre provoque un réflexe pavlovien, sentiment plutôt agréable d'autant que chaque chanson est judicieusement employée. Un grand et luxueux film populaire sur un mythe national et une icône internationale.

     

    LA BANDE ANNONCE

     

     

    Stéphane De Bona


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