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    L'ère du tactile : entre virtuel et réel

    On nous annonce que la rentrée informatique 2013/2014 sera tactile. Dernièrement, Au salon professionnel MEDPI à Monaco les fabricants de pc présentaient les nouveautés en matière d'écrans tactiles et autres tablettes. Evidemment la crise économique et la concurrence freinent sérieusement le marché. Il est possible de s'équiper en tactile à partir de 450€, face aux deux problèmes majeurs que j'ai cité, le tactile va se démocratiser plus rapidement que prévu en proposant une gamme de prix avantageux pour tout le grand public et plus seulement à une clientèle professionnelle haut de gamme. L'ergonomie de ces nouveaux produits pourra s'adapter à un bureau ou sera disponible sous forme de tablette.

     

    Grâce à cette nouvelle ère de technologie, on en vient à toucher du réel, le monde tel qu'il pourrait être, du bout des doigts. L'homme deviendrait-il son propre avatar dans cette virtu-réalité si cette démocratisation du tactile contrebalançe la promotion d'une réalité concrète et assumée ? Il y a 20 ans le cinéma connu la 3D, interrogé sur le sujet, le réalisateur James Cameron déclarait à ce propos « la 3d est l'objectif de créer le sentiment que la réalité est là et qu'elle autorise les spectateurs à croire ce qu'ils voient » ; d'autres au contraire voient en la 3d un gadget dénué d'émotions, détruisant ce que devrait être le génie créatif.

     

    Ce XXIe siècle propose de créer son propre avatar afin de devenir (e)-mmortel ; outre l'armée américaine qui travaille sur l'énigmatique projet du nom d'ASSIST en vue de créer une (e)-mémoire totale, la numérisation de la vie fait peur car on en vient non plus à créer des monstres mais à en devenir un nous-même ; néanmoins l'on observe bon nombres de parents concevoir une page facebook pour leur enfant de 3 mois tel un album photo mais en beaucoup plus développé que ceux que nous connaissâmes (anecdotes, gifs, liens vidéos...). Fanny Camus-Tournier consultante-stratégie chez Nurun parle d'« infobésité », il convient de conserver ad vitam le plus de données possibles pour ainsi donner au futures générations une mémoire sans faille.

     

    Tout au début de ces nouvelles technologies, on savait qu'envoyer un email était un moyen efficace et rapide où on ne s'ennuyait plus à déchiffrer l'écriture de son correspondant, et il permettait d'économiser timbre, enveloppe et délai postal. Aujourd'hui, avec le tout-numérisé, par souci d'éco-citoyenneté, la banque vous envoie vos relevés mensuels via le filbanque, votre centre des impôts vous pousse à la télé-déclaration quand ce n'est pas le logo crypté par smartphone, même le médical s'y met en proposant à ses patients le DMP, sorte de carnet de santé nouvelle génération, gratuit, perso et muni d'un mot de passe.

     

    Grâce à twitter, facebook... le looser au physique disgracieux peut s'affirmer sans complexes et avoir pleins d'amis de par le monde, il réussit virtuellement là où il échoue dans le réel. C'est pourtant un leurre béant et le retour aux choses concrètes est très dur et toujours décevant et certains geeks s'y perdent. Dans son ouvrage « total recall » Gordon Bell promet que d'ici 2020 pour moins de 100€ il sera possible de s'offrir plus de 200 téra-octets de mémoire visuelle, pour faire par exemple se rencontrer nos arrière-petits-enfants avec notre avatar, notre autre-soi et donner ainsi une interactivité digne des plus grands films de science-fiction, quand la réalité la dépasse...

     

    Franck Schweitzer


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